Nous nous retrouvons pour la 4e partie de notre série d’expressions avec des animaux. Cette fois-ci, cinq expressions liées à nos amis les chiens…
Aboyer à côté d’un arbre – ou se tromper
Bark up the wrong tree
D’abord, un peu de vocabulaire. En anglais, le mot bark a deux sens principaux : a dog barks (un chien aboie – bark est également le nom correspondant) ; bark veut aussi dire l’écorce d’un arbre. Si quelqu’un is barking up the wrong tree, cela veut dire qu’il se trompe, qu’il a tort.
Cette expression viendrait de la chasse : on apprend aux chiens de chasse à marquer l’arbre où la proie qu’ils poursuivent se cache. Si la proie est futée et dupe les chiens, ou si la chasse se déroule la nuit, il se peut que le(s) chien(s) se trompe(nt), d’où l’expression en anglais dit, littéralement, qu’ils aboient vers le haut du mauvais arbre.
A chacun(e) son heure de gloire
Every dog has its day
Mot pour mot, cette expression dit que chaque chien a son jour. Dans un français un peu plus standard : à chacun(e) son heure de gloire. En anglais, cette phrase veut dire que tout le monde connaîtra un jour une période de réussite ou d’influence.
L’expression every dog has its day est apparue à l’écrit dans la langue anglaise au milieu du 16e siècle par la future Élisabeth I d’Angleterre, dans une œuvre de Richard Taverner, dans Hamlet de Shakespeare et également dans Odes to Condolence de Peter Pindar. Des versions différentes de cette expression datent d’avant cette époque.
Bonne à tout faire
General dogsbody
Cette expression britannique parle de quelqu’un qui fait toutes les tâches ennuyeuses, comme une bonne à tout faire ou un larbin en français. General dogsbody décrit aussi quelqu’un au bureau qui n’a que peu d’expérience, quelqu’un qui fait le café ou qui fait les photocopies, etc. Au départ, ce terme était utilisé pour parler d’un officier subalterne dans la marine britannique. C’était aussi le surnom que les marins donnaient à la bouillie de pois, un de leurs aliments de base. Cela n’a donc rien à voir avec le corps général d’un chien !
Aux États-Unis, on parlerait d’un gofer car on demande à la personne de go for a coffee (aller chercher un café), go for the photocopies (aller chercher les photocopies) ; gofer étant la contraction de go for.
Je n’ai plus la cote…
To be in the doghouse
A doghouse, c’est un chenil ou une niche. Doghouse est synonyme de kennel mais ce dernier est plutôt utilisé au Royaume-Uni, cependant to be in the doghouse est une expression fixe.
Littéralement, il n’y a bien sûr que les chiens qui ont une niche comme abri. En fait, l’expression anglaise veut dire ne plus avoir la cote ou tomber en disgrâce.
Une possible explication de l’origine peut tout simplement être le fait d’envoyer un chien à sa niche quand il a été méchant.
Une deuxième possibilité nous renvoie au trafic d’esclaves : les soutes des navires avaient été converties en dortoirs où les esclaves dormaient. Afin d’avoir quelque part où dormir, l’équipage s’est construit des cabanes sur le pont, des endroits qui devenaient chauds et humides et qui manquaient d’air. Pas très agréable donc – comme un chien envoyé dehors à sa niche en hiver quand il ne fait pas beau…
C’est dur d’apprendre…
You can’t teach an old dog new tricks
Littéralement cette expression dit qu’on ne peut pas apprendre de nouveaux numéros ou mini-spectacles à un vieux chien. You can’t teach an old dog new tricks veut dire que c’est difficile d’apprendre à quelqu’un à faire quelque chose, surtout quand la personne a atteint un certain âge ou si les anciennes habitudes sont assez bien ancrées… Un enfant apprend toujours plus vite qu’un adulte. Un synonyme en anglais est old habits die hard. C’est somme si on disait ce n’est pas à son âge qu’on apprend de nouveaux trucs ; les vieilles habitudes ont la vie dure ou encore on ne transforme pas un bourrin en cheval de course. Cette expression est une des plus anciennes en anglais, avec une phrase semblable dans un livre de John Fitzherbert de 1534.